Essai BMW M6

Essai BMW M6

Par Jean-Michel Lainé le .

Après le renouvèlement de la Série 6, on attendait logiquement celui de la M6. C'est fait avec de nombreux changements, comme pour la 650i, et quelques spécificités pour la M pour un grand saut de sportivité. Le V10 laisse sa place à un V8 de 560 chevaux.

La nouvelle BMW Série 6 est coiffée par la M6 qui allie au luxe et à l'élégance de cette grande GT, des performances de haute volée avec un V8 TwinPower Turbo de 560 chevaux. Il remplace le V10 de la précédente génération sacrifié sur l'autel du CO2 au grand damne des amateurs de mécaniques rares. Cette motorisation V8 qui affiche tout de même 110 chevaux de plus que sur la BMW 650i, est associée à une boite automatique à double embrayage qui satisfait à la fois la sportivité et le confort à bord de ce luxueux Coupé. Car le surplus de performances n'est pas fait au détriment de l'accueil à bord où on retrouve tous les ingrédients hauts de gamme de la Série 6 avec quelques petits ajouts spécifiques à cette très dynamique M6. En attendant l'arrivée prochaine en 2013 de cette déclinaison sportive sur la carrosserie Gran Coupé, c'est au volant de la BMW M6 Coupé et sous la pluie que nous prenons la route.

La BMW M6 est donc animée par le V8 TwinPower Turbo de 4.4 litres qui délivre pas moins de 560 chevaux de 6 à 7000 tr/min et un couple très important de 680 Nm très bas dans les tours puisqu'il est disponible dès 1500 tr/min et sur une large plage jusqu'à 5750 tr/min. Ce moteur qui embarquent les technologies M TwinPower Turbo, double VANOS, Valvetronic et injection haute pression, est également présent dans la M5. Ceux qui le souhaite pourront passer la limite électronique de 250 km/h en optant pour le pack Experience M (2600 euros) pour atteindre les 305 km/h ... après un petit stage de perfectionnement à la conduite. Le moteur 8 cylindres est installé longitudinalement sous le capot de cette M6 ce qui permet d'être mécaniquement dans l'axe de la boite de vitesses puis de l'arbre de transmission puisque la puissante passe intégralement sur le train arrière. La boîte DKG Drivelogic automatique à double embrayage et 7 rapports complète le binôme dynamique de ce Coupé.

La magie de tout ceci est que de nombreuses choses peuvent se configurer très simplement selon ses envies sans devoir fouiller dans des menus. Douceur et volupté d'une auto de Grand Tourisme, ou puissance et rigueur d'une sportive, à vous de choisir en actionnant quatre boutons distincts juxtaposés au levier de vitesses. Trois niveaux sont disponibles pour la cartographie du moteur, la gestion de la boîte de vitesses automatique, les suspensions pilotées et le ressenti de la direction. L'ensemble est rappelé au tableau de bord par un afficheur numérique sous le compte-tours sauf pour le second qui est indiqué à côté du rapport engagé entre les deux cadrans fidèles aux canons esthétiques  M . La sonorité bien que plus présentes que sur les autres Série 6 reste assez discrète et semblable d'un réglage à l'autre

A la mise en route, on note le léger mouvement dû au couple du V8. A la conduite lorsque tout est positionné sur les réglages les plus confortables et efficients, la M6 se montre très douce et confortable ne rappelant sa lignée  M  que par la sonorité légèrement plus marquée qu'une autre Série 6. M ou pas, on est avant tout à bord d'une excellente GT. Même si le confort demeure, la partition est toute autre avec les réglages opposés où elle abat alors le 0 à 100 km/h en seulement 4.2 secondes ! Si son couple élevé n'est pas le plus important de la catégorie, il est par contre disponible très bas dès 1500 tr/min et ce, sans discontinuer jusqu'à 5750 tr/min à l'approche de la puissance maximale. Sous la pluie, l'arrière se dérobe très facilement, même trop lorsqu'on insiste un tout petit peu sur les relances. L'électronique et le différentiel actif veillent lorsque les conditions ne sont pas les meilleures, mais la conduite est très délicate... Le V8 distille une poussée franche, sans retenue ni ménagement mais sans brutalité et avec une linéarité exemplaire. Une parfaite illustration d'une poigne de fer dans un gant de velours.

Rien ne semble pouvoir l'arrêter lorsqu'on s'élance en enfonçant franchement la pédale et que l'adhérence est bonne. On regrette simplement que les palettes de commande de la boite DKG soient aussi proches des manettes derrière le volant dans les sorties de virages où il faut prendre l'habitude de ne pas trop écarter les doigts pour les attraper. Car cette boîte utilisée en mode manuelle ne passe pas le rapport supérieur seule. On peut véritablement tirer le rapport jusqu'à l'intervention du rupteur sans que le rapport supérieur ne s'enclenche. Un vrai atout pour une conduite sportive. Le levier de sélection est par contre dans un sens idéal puisqu'il suffit de le pousser pour tomber un rapport lorsqu'on décélère et de le tirer pour en monter un en accélérant. Les amateurs de conduite engagée devraient apprécier ce détail d'ergonomie.

Bien sûr c'est une M, mais seules les sensations de conduite ne peuvent entrer en ligne de compte. La Série 6 se distingue par sa ligne élancée et élégante, son long capot plongeant, sa large calandre affinée avec la double grille traditionnelle chez la marque allemande, ses feux totalement à LED au dessin si distinctif, son petit becquet à l'extrémité du coffre, ses feux arrière effilés, ses grandes jantes, etc. La M6 ajoute au bouclier avant de grandes ouvertures, de petits sigles M dont celui des rappels de clignotants, des étriers de freins bleus à l'avant et à l'arrière, ou encore un toit intégralement en carbone du plus bel effet, un matériau qu'on retrouve abondamment à l'intérieur dans les contre-portes, sur la console centrale et la planche de bord. Le levier et les boutons de sélection des paramètres de conduite sont parfaitement accessibles alors qu'une molette donne accès à toutes les fonctions d'info-divertissement proposées par cette BMW. Pour en profiter, on dispose d'un immense écran en haut de la console centrale, idéal pour afficher la cartographie du GPS. A bord, le conducteur est choyé avec une sellerie très ergonomique et totalement réglable, un afficheur tête haute parfaitement lisible et très complet ainsi qu'un volant à la préemption parfaite. Avec près de 5 mètres de long et 2 mètres de large, la M6 offre 2 places arrière de bonne taille et confortables elles-aussi. Le coffre de 460 litres accueille tous les bagages sans encombre. La finition est parfaite tout comme le confort et l'ergonomie générale de cette M6 : on y est parfaitement bien.

Bilan essai BMW M6
Bilan essai BMW M6

Bilan essai BMW M6

La M6 Coupé évolue avec l'arrivée de la nouvelle Série 6. Si le dessin, les technologies et la motorisation changent radicalement, la recette est toujours la même puisqu'il s'agit ici d'associer deux choses à priori antinomiques que sont un luxueux confort et une sportivité rigoureuse. Même traitée à la sauce  M , la ligne de la Série 6 standard est globalement conservée pour mettre l'accent sur l'élégance. L'intérieur qui fait la part belle au carbone est très soigné et offre une très jolie finition notamment avec ce cuir bi-ton qui éclaircit avec réussite l'habitacle. La M6 se distingue notamment par les 4 petits boutons à côté du levier de vitesses pour paramétrer selon ses envies, les performances de l'auto : moteur, boite, direction et amortissement. Le plus gros changement pour les amateurs de GT se situent certainement sous le capot avec le V8 TwinPower Turbo qui remplace le V10 de la précédente génération et la boîte de vitesses à double embrayage DKG à 7 rapports. Fort d'une puissance de 560 chevaux et d'un couple maximal dès 1500 tr/min, la réponse de ce bloc est instantanée et ne semble pas devoir s'arrêter grâce à une très grande linéarité à peine marquée par la rupture de charge volontaire sur certains modes, pour les sensations ! La sonorité présente ni trop ni trop peu du V8 accompagne le voyage qui peut à la fois être sportif ou bucolique, selon ses désirs. Rouler dans cette formidable GT BMW est possible à partir de 133100 euros. La version Gran Coupé avec ses 4 portes arrivera dans le courant de l'année 2013.

On aime bien

  • La vivacité et la sonorité du V8
  • L'association du sport et du luxe

On aime moins

  • La préemption des palettes au volant
  • La vue réduite dans la lunette arrière
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