Essai Mini E

Essai Mini E

Par Jean-Michel Lainé le .

Mini E est avant tout une Mini lorsqu'on est au volant. Son moteur électrique est différent avec notamment un frein moteur étonnant

Mini E, c'est la Mini 100% électrique. Contrairement à la plupart des véhicules électriques essayés jusqu'à présent, elle ressemble à une auto connue qui passe inaperçue si on enlève les stickers, et qui propose des performances qui ne sont pas rédhibitoires même si elles n'égalent pas encore les motorisations thermiques en autonomie. Basée sur une Mini Cooper, la E se distingue des autres voitures électriques par son comportement dynamique très proche d'une Mini standard même si le poids des batteries à l'arrière (260kg) change la répartition des masses. On est donc au volant d'une auto déjà connue avec sa tenue de route. D'ailleurs, depuis le siège du conducteur, l'habitacle est identique à celui d'une autre Mini, seul le compte-tours laisse sa place à un indicateur de charge et à quelques nouvelles fonctions qui concernent la batterie sur l'afficheur de l'ordinateur de bord. Au centre de la planche de bord, règne toujours l'imposant tachymètre tout rond avec à l'intérieur, quelques LED qui indiquent la fonction instantanée du moteur et dans quelle proportion. Lorsque les LED s'illuminent dans le sens horaire (voir photos), le moteur délivre sa puissance aux roues. Dans l'autre sens (antihoraire donc) il officie en qualité de générateur et recharge les batteries Lithium-ion. Rien de bien original jusque là dans le fonctionnement du couple moteur électrique / batteries. Lorsque la Mini E est branchée, un témoin de charge clignote au sommet du compte-tours. Parfaitement visible de l'extérieur, il permet de voir si l'auto est chargée ou pas. Avec le boitier Wallbox dédié qui est installé aux USA, il faut compter 2.5 heures de charge. Plus chez nous avec une simple prise murale, comme c'est le cas pour les autres autos électriques, l'autonomie et le temps de charge restent des problèmes pour envisager de plus longs trajets.

En route, la Mini E est par contre différente des autres autos électriques. Mini n'a pas essayé de reproduire le comportement moteur d'une motorisation thermique, il y a donc un petit temps d'adaptation notamment sur les phases de freinage. Une fois la clé enfoncée, on passe le levier de vitesses en position D et on s'élance. Il n'y a pas de mode Sport ou Eco, on conduit comme on aurait fait avec n'importe quelle boîte automatique, en se souciant de rien. Avec ses 204 chevaux et 220Nm de couple, l'accélération est très linéaire mais n'est pas fade pour autant puisqu'elle peut aussi être dynamique avec un 0 à 100km/h abattu en 8.5s. Il n'y a du coup aucune anticipation particulière à avoir lorsqu'on entre sur une voie rapide, ou lorsqu'on veut doubler : les reprises sont convaincantes. C'est valable au départ arrêté, mais aussi lorsqu'on roule à 90km/h par exemple, la Mini E est très proche d'une motorisation thermique dans ces situations. De plus, sa vitesse de pointe un peu au-delà des 150km/h (la voiture régule) permet d'emprunter des portions d'autoroute en suivant le trafic en toute sécurité. Très rapidement, on conduit la Mini E comme n'importe quelle autre Mini sans se soucier du fait que sa motorisation soit électrique, seule la sonorité à bord est différente

(accélération et décélération sans toucher au frein).

Mais le plus étonnant au volant, c'est le frein moteur lorsqu'on relève le pied. La décélération peut atteindre 0.3g ! Elle est très importante et allume d'ailleurs les feux stop même sans toucher à la pédale de frein. En plus de doser la pédale d'accélérateur à l'enfoncement, il faut prendre l'habitude de le faire au relâchement. L'utilisation de cette pédale se fait donc dans les deux sens et très rapidement, on conduit presque sans toucher à la pédale de frein puisqu'il est même possible d'aller jusqu'à l'arrêt total sans y toucher. C'est vraiment étonnant et réclame un peu temps d'adaptation sur sa conduite, mais Mini assure ainsi l'optimisation de la recharge des batteries lors des phases de décélération. Au feu, la boîte est au neutre comme sur tous les véhicules électriques, c'est-à-dire qu'en cas de léger déniveler il faut garder le pied sur le frein pour ne pas avancer ou reculer. Du côté de l'autonomie en partant avec une charge complète, nous avons fait 127km en roulage varié et il en reste 2 d'après l'ordinateur de bord. Il faut signaler que malgré les alertes visuels et sonores à l'approche de la panne sèche, la Mini maintient ses performances, c'est-à-dire qu'on ne bascule pas sur un mode économique ou dégradé, souvent peu compatible avec la sécurité dans le trafic.

Bilan essai Mini E
Bilan essai Mini E

Bilan essai Mini E

Si la Mini E n'était pas amputée de ses places arrière monopolisées par les batteries Lithium-ion et que le coffre n'était pas réduit à un espace congru, il faut reconnaître que la Mini électrique se poserait comme une excellente alternative pour ses déplacements quotidiens. En effet, à l'exception du frein moteur très important, rien ne la différencie d'une autre Mini lorsqu'on est au volant. Mais de toutes les façons, la question ne se pose pas puisqu'elle n'est pas à vendre ! La démarche de Mini est de la louer pour accumuler de l'expérience sur la technologie et des retours de la part des conducteurs. A Paris, il y en a 50 cette année sur deux phases de 5 mois à 475€/mois. Cette Mini E, tout comme la BMW Active E (Coupé Série 1 de 4 places avec 200L de coffre), sont des véhicules qui ont été électrifiés puisqu'ils ont des motorisations thermiques au catalogue. Cette expérience accumulée permettra surtout d'introduire une gamme de véhicules 100% électrique depuis leur conception sous la marque BMW i lancée lors du salon de Genève cette année. La BMW i3 (Megacity) sera une propulsion avec un moteur électrique BMW qui proposera notamment un châssis en aluminium et des panneaux de carrosseries allégés pour une masse sous les 1.5t avec 4 places dans une longueur de 4 mètres. Nous n'en sommes pas encore là puisque c'est prévu pour 2013, mais force est de constater que la démarche adoptée avec cette Mini E est séduisante puisque très rapidement, on ne prête absolument plus attention au fait qu'elle est propulsée par l'énergie électrique. On l'utilise comme un autre Mini, l'électricité apparaît simplement comme un choix de motorisation et non plus comme un concept automobile.

On aime bien

  • Agrément et tenue de route
  • Autonomie quotidienne suffisante

On aime moins

  • Seulement deux places
  • Coffre très réduit
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