Essai Renault Twingo SCe 70 et TCe 90

Oubliez la Twingo 2 qui avait déçu tout le monde, la Twingo 3 nous refait le coup de la première du nom en bouleversant tout ce qu'on connaissait. Un moteur à l'arrière, une propulsion, un style inspiré par la Turbo2, etc. La Renault Twingo arrive

La Twingo 2 n'avait pas marqué les esprits. Cela ne semble pas être le cas de cette nouvelle Renault Twingo 3 dévisagée par ceux qui la croise. Il faut dire que Renault n'a pas ménagé ses efforts sur sa citadine. En dehors du patronyme, tout change.

Un style totalement revisité

La première Twingo est arrivée en 1993, la deuxième en 2007. Il aura donc fallu 7 années supplémentaires pour voir débarquer une 3e génération de Twingo qui n'a rien à voir avec les précédentes. Développée en coopération avec Daimler qui utilisera cette base pour la nouvelle Smart, la nouvelle Renault Twingo change radicalement. On retrouve la touche stylistique de la marque au losange avec à l'avant le gros logo au centre de la calandre et de grandes parties noir brillant qui contrastent avec la couleur de la carrosserie. L'arrière puisse dans les archives de Renault avec un clin d'oeil aux fameuses R5 Turbo 2 grâce aux ailes élargies et au dessin des feux. Le profil s'approche sans doute pour sa part de celui de la Fiat 500, mais c'est là le seul point commun avec ces deux citadines.

Les choix techniques dessinent une Twingo totalement nouvelle. Si elle est plus courte de 10 centimètres, son empattement est augmenté de 12 cm mais surtout la Twingo a désormais 2 portes supplémentaires pour accéder à l'arrière plus facilement. L'empattement est plus grand mais la place à l'arrière plus réduite en dehors de la garde au toit toujours agréable. Avec le moteur placé à l'arrière sous le plancher du coffre, la banquette arrière ne coulisse plus et les sièges avants plus cossus amputent également la place aux genoux. Le volume de chargement en souffre aussi un peu. Avec seulement 188 litres avec le dossier incliné, on peut aller jusqu'à 980 litres en le pliant. Une position intermédiaire offre un intéressant compromis. En revanche, le seuil de chargement est maintenant plat. Le plancher peut être tiède avec le moteur en-dessous, tout dépend de votre conduite, des conditions de circulation et du moteur que vous avez (turbo ou pas).

Un intérieur totalement nouveau

L'intérieur ne se résume pas à la disparition de la banquette arrière coulissante. On est bien au volant de la Twingo, il y a de la place et la planche de bord totalement redessinée et colorée donne de la gaité. En comparaison avec la Clio ou la Captur, la qualité perçue semble même être d'un niveau supérieur. On trouve partout des rangements pratiques et même une originale boite à gants amovible qu'on peut porter en bandoulière lorsqu'on sort de la Twingo. Autre astuce : le dossier du siège passager ferme totalement pour emporter de longs objets. C'est original et pratique sur le papier tout au moins.

L'équipement est complet et Renault propose le système multimédia R&Go pour avoir plein de fonctionnalités à moindre coût. C'est dans ce cas votre smartphone qui donne accès à la navigation par exemple mais aussi à des informations sur la voiture avec une application spécifique à installer. Nous l'avons testée avec un iPhone, mais cela fonctionne aussi très bien avec Android. Le surcout est donc moindre à condition d'avoir un smartphone bien sûr, et le système est aussi complet que facile à utiliser contrairement aux premiers essais chez les concurrents Citroën C1 et Peugeot 108 en tête.

Le diesel est has been, place à l'essence

Renault ne propose pas de moteur diesel pour le lancement de sa Twingo et ce n'est tout simplement pas prévu. Pour l'heure, seuls deux moteurs essence sont à disposition : le TCe 90 un 900 cm3 turbo, et SCe 70 un 1000 cm3 atmosphérique. A noter que le premier s'accompagne d'une direction avec un crémaillère à pas variable. Avec le moteur placé à l'arrière, cette propulsion ne semble pas en être une avec un répartition des masses idéale de 45% à l'avant et 55% à l'arrière (sans conducteur). L'électronique veille au grain pour rassurer tout le monde mais de toutes les façons, jamais l'arrière ne semble vouloir passer devant, on n'est plus au volant des anciennes propulsions ! Le TCe 90 qu'on trouve également sur la Clio ou Captur, est bien plus dynamique ici avec cette voiture légère. La sonorité agréable n'est pas trop présente et même s'il est un peu creux aux bas régimes, le TCe 90 est assez réactif pour se faufiler en ville ou en sortir sans crainte.

Le SCe 70 est toutefois plus agréable pour le quotidien. La raison est que sa plage d'utilisation est bien plus grande. La conduite en ville est plus douce et onctueuse avec le moteur atmosphérique et même s'il est bien moins alerte sur le 0 à 100 hm/h que le TCe 90, son agrément est supérieur. Le SCe 70 offre une rondeur et une discrétion qui permettent de conduire sans y penser, comme on le ferait avec un moteur diesel qui peut reprendre bas dans les tours sans sourciller mais avec la sonorité de camionnette en moins puis que c'est un moteur essence. Le seul bémol est que la consommation est plus autour des 6.5 litres aux 100 km que des chiffres annoncés par Renault, mais c'est le cas de toutes les autos.

Enfin, la Twingo est la reine de la ville pour une simple raison. Avec un diamètre de braquage de 8,6 mètres, elle est tout simplement et largement la meilleure de sa catégorie. Se faufiler ou se garer est un jeu d'enfant sans compter qu'en ayant perdu 10 cm elle est encore plus facile à stationner. Finalement le seul bémol de cette nouvelle architecture est peut-être la suspension plus ferme surtout avec les jantes de 16 pouces. Rien de rédhibitoire mais on n'a plus la souplesse d'antan mon bon monsieur. C'est moins agréable en ville au quotidien mais bien plus convaincant lorsqu'on s'aventure sur le réseau secondaire ou les grands axes.

Bilan essai Renault Twingo SCe 70 et TCe 90

Renault a tout changé sur la Twingo : son architecture, son style, ses motorisations, son aménagement, ses équipements, tout en dehors du nom. Le coup est réussi parce que la Twingo surprend et dans le bon sens du terme par son agrément, sa facilité de conduite et globalement le plaisir qu'on a à la prendre en main. Certes l'habitabilité est en retrait par rapport à ses devancières mais c'est là le seul véritable point noir qu'on peut déceler à bord de la Renault Twingo 3. Elle apporte par contre une meilleure accessibilité avec ses 5 portes. La Twingo 2 passe-partout n'avait convaincu personne, celle-ci ne risque pas de tomber dans les mêmes travers. Il reste le choix de la motorisation ... si vous voulez un peu de sportivité, le TCe 90 vous ravira certainement mais la raison pour un usage quotidien essentiellement urbain fait qu'on se tournera sans doute davantage vers le SCe 70 plus polyvalent.

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