Essai Lancia Thema 3.0 Multijet 239
Une Lancia au goût d'Amérique, mieux finie mais sans le fameux V8 ni de 4 cylindres européens : V6 en boîte automatique.
Le rapprochement des marques Chrysler et Lancia donne lieu en Europe et aux Etat-Unis, au complément de la gamme de chacun des constructeurs. Sur le vieux continent, le haut de gamme de Lancia est une adaptation de la 300C qui change de nom pour s'appeler Thema. Sachant que la Thesis n'est plus au catalogue depuis quelques années et n'a pas vocation à y revenir, la Thema sera donc la seule grande berline représentante de la marque. Esthétiquement, quelques touches sont apportées pour la rendre plus européenne avec notamment un léger rappel à l'avant de la Thema des années 80 et à l'arrière, du feu de la Flaminia. La marque italienne n'a pas hésité à doter sa berline de luxe de nombreux chromes à l'intérieur comme à l'extérieur pour souligner la largeur de l'auto et la ligne de caisse élevée. Sous le capot de la seule propulsion de la marque (origines américaines oblige), on ne trouvera par contre que des 6 cylindres essence ou diesel associés à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports pour l'essence, 5 pour le diesel. Le fameux SRT8 jugé trop américain n'est pas disponible et aucun 4 cylindres, pourtant tellement plus répandus en France, n'est pas proposé.
Le V6 est disponible en 3.6 L essence de 286 chevaux ou en 3.0 L diesel Multijet II en deux puissances, un 190 et un 239 chevaux que nous prenons en main sur les routes de la région de Turin sous la pluie, ce qui occasionnera quelques interventions de l'anti-patinage. Si ce moteur n'est pas démonstratif puisqu'il affiche avant tout une force tranquille, il fait par contre toujours preuve d'une poigne de fer lorsqu'on presse la pédale, même à une vitesse assez soutenue. On est davantage dans le registre de la volupté, où la puissance et le couple important sont toujours disponibles pour ajuster son allure facilement mais fermement. La sonorité de cette motorisation diesel reste discrète à bord pour ne pas compromettre l'ambiance luxueuse visée par la marque. La boîte automatique à 5 rapports est du même acabit puisqu'elle met un peu de temps à tomber un rapport seule ou lors d'un enfoncement franc de la pédale. En revanche, les passages de rapports sont feutrés et sans à -coup significatif. Il est possible de passer les rapports manuellement d'un mouvement du levier vers la droite ou la gauche, ce n'est toutefois pas très pratique et pas vraiment nécessaire la plupart du temps. Son intérêt est donc limité. L'ensemble nous transporte dans une ambiance agréable avec une discrétion qui convient bien à cette nouvelle Thema.
A l'intérieur, le confort est mis en avant par la marque italienne. Une chose est certaine, même si dynamiquement le comportement a été ajusté à la sauce européenne avec un essieu avant multibras et une suspension arrière indépendante multibras également, il reste pas mal de roulis et de mouvements latéraux dès que ça tourne un peu. Sur autoroute, c'est par contre princier, c'est là que l'américano-italienne est la plus à son aise. A bord, la planche de bord est plutôt sympathique avec son habillage cuir / bois, dommage que ce dernier ne soit pas d'une belle qualité surtout au toucher. L'écran tactile de la console centrale est carré, c'est rare, surprenant et pratique. De très nombreuses informations sont affichées pour la navigation, la radio, etc. même des commandes comme l'ouverture des stores du toit vitré (Skydome) ! L'électronique est bien présente, notamment pour l'anti-patinage pas inutile avec le couple important sur les roues arrière et ses larges pneus sur les jantes de 20 pouces, mais aussi l'avertisseur d'angle mort et l'alerte anti collision qui se déclenchent malheureusement bien trop préventivement. On note le clin d'oeil américain avec à l'avant, le porte-gobelets chauffants ou réfrigérants, au choix.
Bilan essai Lancia Thema 3.0 Multijet 239
On ne peut pas dire que Lancia n'a pas apporté sa patte à la Chrysler 300C, notamment à l'intérieur où la finition est nettement mieux sur la Thema même si elle n'est pas encore au niveau des marques allemandes ouvertement visées. Malgré tout, le comportement routier et la boîte de vitesse à 5 rapports sentent bon l'Amérique dès qu'on quitte le réseau autoroutier. Le gros moteur V6 diesel bien que discret et coupleux, réclame une conduite en souplesse qui convient d'ailleurs parfaitement à la Thema et accentue le confort au volant si on l'utilise de cette façon. La place à bord est aussi importante qu'agréable, le volume du coffre aussi et l'équipement d'un niveau correct si on fait abstraction des alertes de sécurités trop intrusives ou sensibles, c'est selon. Cette nouvelle Thema qui a en charge de reprendre le haut de gamme de la marque italienne, l'ancienne Thema et la Thesis disparue, est en net progrès en comparaison avec la précédente génération d'américaine dont elle provient, mais il reste encore pas mal de travail pour atteindre le niveau des allemandes que vise Lancia. Volvo ou Skoda parait plus tenir la comparaison sur des tarifs proches. Malgré tout, cette nouvelle Thema peut satisfaire ceux qui cherchent avant tout une voiture différente, d'un niveau de confort correct et avec un style à part même s'il ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de la 300. Difficile de savoir si les amateurs de Lancia s'y retrouveront, ceux qui cherchaient une meilleure qualité perçue dans le 300C devraient par contre trouver leur bonheur au volant de cette nouvelle Thema qui ne verra toutefois pas le jour en break d'après la marque.
Cette fois-ci très peu de photos, la faute à une météo exécrable et une luminosité absente. Ces photos sont les seules proposées par le constructeur.
On aime bien
- Très typée 300C
- Finition meilleure
- Equipement plus complet
On aime moins
- Comportement dynamique
- Aides électroniques très présentes
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