Essai Toyota Prius+
La Prius+ n'est pas une Prius rallongée puisqu'il s'agit d'un monospace de 7 places et non pas d'une berline ou d'un break. Pour y parvenir, Toyota a revu la conception de sa voiture phare dans la gamme hybride tout en gardant une consommation réduite.
Toyota profite du succès commercial et d'estime de la Prius lancée en 1997 pour en proposer une version Plus. La Prius+ n'est plus une berline mais un monospace de 7 places qui partage avec sa devancière la motorisation hybride avec quelques aménagements non négligeables pour pouvoir offrir tout ce qu'on attend d'un monospace moderne, c'est-à-dire de l'espace, du confort pour 7 personnes et un équipement riche pour faciliter le quotidien comme un long voyage pour un départ en vacances. En dehors de sa face avant, sa motorisation et de son mode d'emploi à la conduite qui varient peu, résumer la Prius Plus à une Prius rallongée est une grossière erreur. Toyota change de nombreux éléments, y compris sur la conception, pour faire de cette Prius+ un véritable monospace de 7 places capable d'afficher des consommations étonnamment basses malgré le gabarit de l'auto.
La carrosserie est très différente entre les deux Prius. Si les parties avant et arrière du châssis viennent de la Prius, la partie centrale vient de la Verso. Elle est rallongée pour obtenir un empattement plus grand (+80 mm) pour un habitacle plus spacieux. La Prius+ est donc plus longue mais aussi plus large et plus haute. La largeur aux épaules à l'arrière et l'assise centrale du rang deux sont agrandies. Toujours pour les places arrière, la hauteur sous pavillon est nettement plus importante que sur la Prius (+25 mm). Le toit transparent apporte de la luminosité à bord. Celui-ci n'est pas en verre mais en résine pour alléger la voiture. Pour pouvoir ajouter une troisième rangée de sièges, la batterie a du être déplacée. Ce n'est plus une nickel hydrure métallique mais une lithium-ion qui se charge d'assurer l'alimentation du moteur électrique. Cette technologie de batteries abondamment utilisée sur les véhicules électriques est certes plus onéreuse que la première, mais elle permet un gain de place très important et une légèreté accrue (-8kg) pour des performances énergétiques équivalentes. Cette solution permet de déplacer la batterie qui était au fond du coffre derrière la banquette arrière, pour la mettre à l'avant entre le siège du conducteur et celui du passager. Ceci condamne un espace de rangement mais en libère dans le coffre pour installer la troisième rangée de sièges. Celle-ci s'escamote totalement dans le plancher pour faire un fond plat lorsqu'on est en configuration 5 places. En 7 places, les deux passagers du fond disposent d'un place suffisante sous le pavillon et aux genoux pour des ados même si les genoux sont plus levés qu'au rang deux. On peut aussi replier les dossiers de ce rang pour agrandir le coffre et bénéficier d'un volume de chargement conséquent. Tous les dossiers se manipulent très facilement avec des petites poignées sur le haut de chaque dossier.
Avec le gain d'espace à bord et des sièges accueillants, cette Toyota Prius+ se révèle confortable pour tout le monde surtout avec les jantes de 16 pouces. Le rang 3 est certes plus retreint que le rang 2, mais il n'est pas qu'un simple rang d'appoint surtout pour des enfants. Toyota a même modifié son système d'hybridation pour que le moteur électrique compense le tangage en freinant ou accélérant le train avant de façon totalement transparente sans changer l'allure de l'auto. Difficile de dire si cela vient de cette technologie ou non, mais il est vrai que le tangage est assez réduit sur une route bosselée. L'ambiance zen à bord est omniprésente avec un habitacle lumineux, un accueil agréable et une motorisation qui est particulièrement discrète tant qu'on n'appuie pas franchement sur l'accélérateur : en régime de croisière, l'ambiance à bord serait presque reposante. Enfin, la Prius+ apporte dans ses bagages de nouveaux équipements (en option ou non) parmi lesquels ont peut citer le régulateur adaptatif, l'aide au stationnement, l'affichage tête haute avec la navigation, le système d'info divertissement tactile, etc. Tout ceci se retrouve dans une nouvelle console centrale qui, en l'absence de tableau de bord, dégage parfaitement la vue devant le conducteur.
A la conduite, on retrouve ce qu'on connaissait sur la Prius et plus généralement sur les autres voitures hybrides de la marque comme l'Auris hybride ou la citadine Yaris hybride. On démarre en appuyant sur le bouton start
puis s'élance en mode électrique dès qu'on passe le levier de sélection sur D
. La gestion de l'hybridation répartit automatiquement au mieux la source d'énergie entre le moteur thermique et le moteur électrique selon le mode choisi, Eco, Normal ou Power. L'un ou l'autre ne change pas grand chose lorsqu'on est dans le flux du trafic d'autant qu'on adopte instinctivement une conduite économe à bord de cette Prius. Pour faire office de ralentisseur ou favoriser la recharge de la batterie, on peut mettre le levier sur B
(Boost) plutôt que D
(Drive). Concrètement à l'usage, on est au quotidien en D sur le mode normal. Avec une conduite normale, la consommation de carburant affichée était de 5.3 litres aux 100 km après un parcours varié à la condition d'opter pour les jantes de 16 pouces. Avec les jantes de 17 pouces esthétiquement plus réussies, il faut ajouter 0,5 litres aux 100 et une perte de confort en prime. Pour une conduite verte
, autant se contenter des petites jantes. Si en plus, vous adoptez une conduite économe, il est assez simple de faire tomber la consommation autour des 5 litres aux 100 km. Certes, la transmission e-CVT fait hurler le moteur lorsqu'on accélère franchement mais le reste du temps, la discrétion est de mise surtout au ralenti en ville ou dans un embouteillage. Au regard des consommations affichées, force est de constater que l'alchimie fonctionne puisque viser 5 litres sans trop faire attention à sa conduite dans un monospace de 7 places avec deux personnes à bord, se révèle assez simple. Pour y parvenir, Toyota a soigné l'aérodynamisme de son monospace et son poids puis que la Prius+ n'affiche que 125 kg de plus que la Prius standard. Ces kilos se ressentent par contre à la conduite dès qu'il s'agit de doubler ou de s'insérer facilement dans un trafic un peu dense malgré une démultiplication plus courte, on ne peut pas tout avoir.
Bilan essai Toyota Prius+
La gamme hybride du constructeur japonais s'agrémente d'un nouveau modèle. Cette fois-ci, c'est un monospace de 7 places. Avec l'effort fait sur le poids et l'aérodynamisme, le plus étonnant pour cette Prius+ plus longue, plus large, plus haute et plus lourde que la Prius est que la consommation peut aisément flirter avec les 5 litres aux 100 km. Les 125 kilogrammes supplémentaires de cette carrosserie se ressentent bien entendu à la conduite, notamment avec des reprises moins vives que sur la berline en départ arrêté comme lancé. En revanche, l'espace à bord de ce monospace et le confort est bien plus important surtout à l'arrière. Pour y parvenir, Toyota a du déplacer sa batterie entre les deux sièges avant pour libérer de la place à l'arrière et installer le rang 3 qui s'escamote dans le plancher. On ne s'en plaindra pas, car en configuration 5 ou 7 places, on gagne de l'espace pour les bagages ou les passagers. Cette Toyota Prius+ propose dorénavant un ensemble d'équipements qu'on ne trouvait pas sur la Prius, même en option. En dehors de l'aide au stationnement peu efficace, les autres s'avèrent agréables et pratiques si vous en avez l'usage. Quoi qu'il en soit, pour le confort et les économies d'énergie, cet Prius est plus pertinente en jantes de 16 pouces. Autant adopter la démarche verte jusqu'au bout ! Un peu plus chère que les monospaces concurrents des marques généralistes à performances équivalentes, on devrait assez facilement s'y retrouver à la pompe et dans ses finances grâce à un taux de CO2 à seulement 96g/km.